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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 16:02

En cinq ans, le gouvernement a non seulement imposé un véritable parcours du combattant aux plus pauvres mais les a littéralement stigmatisés. Retour sur un mandat censé « diviser la pauvreté par trois ». 

 

Il y a cinq ans, Nicolas Sarkozy promettait de réduire la pauvreté par trois durant son mandat. Aujourd’hui, cinq 1910349806.jpgans après, la France compte 8,2 millions de pauvres*, vivant avec moins de 908 euros par mois, dont 1,8 million de personnes contraintes à des budgets inférieurs à 602 euros mensuels. L’Insee tire même la sonnette d’alarme sur les enfants touchés par la pauvreté : 3,3 millions, contre 1 million au début de la décennie. Si le décalage est aussi important entre les annonces et la réalité, c’est notamment parce que le gouvernement a passé un mandat à multiplier les mesures compliquant la vie des plus pauvres, ouvrant facilement les trappes faisant basculer dans la précarité. 

Symbole du mandat : le RSA, Revenu de solidarité active. Le système devait remplacer différentes allocations, dont le RMI, avec pour idée phare : pousser les bénéficiaires à se mettre au travail et faire en sorte que personne ne puisse gagner davantage avec des prestations qu’en travaillant. 

L’échec du RSA

Lancé en 2008, ce RSA accuse aujourd’hui le coup. « Aucun effet sur le retour à l’emploi » selon le rapport du comité national d’évaluation fin 2011. Même constat d’échec pour le RSA activité destiné aux salariés pauvres : 500 000 le perçoivent contre 1,5 million potentiellement concernés. Pire, ce RSA a servi de prétexte pour enlever d’une main ce qu’on ne donnait pas de l’autre. Sous prétexte que le RSA activité augmentait les revenus des familles, la prime pour l’emploi est passée de 4,4 milliards d’euros en 2008 à 2,8 en 2012. Sans oublier le RSA jeune, qui ne bénéficie qu’à 10 000 jeunes, soit 0,18% des 18-25 ans. Le système copiant le fameux modèle allemand (Hartz IV) a introduit la notion de solidarité familiale : pour bénéficier du RSA, mieux vaut passer d’abord par la case justice pour sommer la famille de venir d’abord en aide. Le RSA activité introduit aussi des effets de seuil et « sort » des travailleurs pauvres de la CMU, les faisant tomber dans une exclusion sanitaire. Autre « effet pervers », le RSA ne donne plus lieu – comme le RMI hier – à une exonération systématique des taxes d’habitation. Le bénéficiaire doit désormais – comme les personnes handicapées ou les personnes âgées à petit revenu qui sont dans un cas de figure similaire – faire chaque année les mêmes démarches pour obtenir l’exonération. Beaucoup baissent les bras devant la machine administrative, d’autres ne sont même pas au courant. Autant de gagné ! Un exemple des « fausses » bonnes idées pour lutter contre la pauvreté qui permettent surtout de communiquer et non d’aider réellement. 

Une autre manière d’aborder la question pourrait être les crédits à la consommation. De nombreuses associations attendaient beaucoup des lois annoncées sur le sujet. Or, celles-ci n’ont jamais été à la hauteur des moralisations promises, se contentant d’obliger les établissements concernés à davantage… d’informations et à accélérer les procédures de surendettement auprès de la Banque de France. Pire, une loi de 2010 a fait semblant d’ouvrir le dossier d’un « fichier préventif » demandé par les associations, pour mieux construire une usine à gaz conduisant à « une voie de garage » pour reprendre les critiques associatives. Selon l’Observatoire du surendettement des ménages, 1,1 million de foyers sont concernés. 
Autre déclinaison : le logement. En cinq ans, le gouvernement n’a rien fait pour contraindre les municipalités hors la loi pour non respect des 20% de logements sociaux prévus par la loi SRU. Or, la crise immobilière a montré que le besoin est criant : 55% de la population y a droit. Non content de ne pas faire appliquer la loi, le gouvernement a été jusqu’à mettre des bâtons dans les roues des organismes HLM pour leur ponctionner leurs fonds propres afin de renflouer ses caisses… rendant les nouvelles constructions encore plus difficiles. 

Des bâtons encore mais cette fois-ci dans les roues des personnes handicapées. Si ces dernières avaient été largement courtisées en 2007, là encore les actes n’ont pas été à la hauteur des promesses. Non seulement 35% d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté mais les dispositions contenues dans la loi de 2005 pour rendre la France accessible à tous d’ici 2015 ont été revues à la baisse, sur pression du lobbying immobilier. 

Multiplier les obstacles
Non content du parcours du combattant ainsi imposé aux plus faibles, le gouvernement n’a eu de cesse de stigmatiser les plus pauvres. L’assimilation du bénéficiaire d’allocation au fraudeur a été telle que 68% des personnes pouvant avoir recours au RSA complémentaire ne l’ont pas fait avec comme principale raison de ne pas être assimilé à ces soi-disant « parasites ». Le summum a été atteint avec la sortie du ministre des affaires européennes Laurent Wauquiez en mai dernier sur « assistanat, cancer de la société », puis… dépassé par le « régional » de l’étape Dominique Tian. Ce maire des 6e et 8e arrondissements à Marseille mais aussi député de la droite populaire (UMP) a en effet commis un rapport sur la fraude sociale en juin dernier. Ce rapport concentre les sanctions sur la fraude aux prestations sociales qui ne représente pourtant « que » 2 à 3 milliards quand les fraudes aux prestations sociales dues par les entreprises s’élèvent, elles, de 8 à 15 milliards. 
On ne saurait enfin éluder la casse méthodique du droit du travail avec attaque contre le statut de salarié (auto-entrepreneur), contre le CDI à temps plein comme norme, multiplication des temps partiels imposés, attaques des conventions collectives etc. Tout ceci n’a fait que fragiliser plus encore. Après cela, la « crise » a bon dos. 

* source Insee

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