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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 18:14

p08_BELGA-PICTURE-31267771__800_x_800_.jpgQuelques semaines après la prestation de serment du nouveau gouvernement belge, il est temps de voir quels sont les antécédents des nouveaux dirigeants (même si la plupart ne sont pas si neufs que ça). Extraits de leur casier (qui devrait être) judiciaire.


 

1|Elio Di Rupo

(Premier ministre) 

- Plus grand privatiseur de l’histoire de Belgique ? Sans aucun doute vu son palmarès. Comme ministre dans les années 90 : privatisation de la SNI (Distrigaz), de Belgacom, de la SNCI et d’INCA, du CCB, de la CGER (banque), de la Sabena et de La Poste. Comme président du PS l’OCCH (banque) et BIAC ainsi que la libéralisation du « rail ».

- Schizophrène ? « À l’échelle de l’Europe, l’idéologie libérale nous mène, si l’on n’y prend garde, au désastre social », déclare-t-il en 2009. Mais, deux ans plus tard, face à la colère syndicale contre les mesures d’austérité qu’il met en œuvre, il répond : « Il fallait faire ce qu’il fallait faire (sic) et respecter formellement les recommandations de la Commission européenne. »

- L’argent des communes pour sauver la banque Dexia  ? « Les autorités locales doivent continuer le mouvement de soutien des autorités publiques aux banques », déclare Di Rupo, en tant que bourgmestre de la Ville de Mons. Rappelons au passage que le président du PS siégeait au CA de Dexia en 2005…

- « Sans nous ce serait pire. » Heu… Comme ajoute Nico Cué (MWB) : « Avec eux... ce n’est pas mieux ! »

2|Johan Vande Lanotte

(Ministre de l’Économie, des Consommateurs et de la Mer du Nord)

- Il est l’un des fossoyeurs de la Sabena, étant donné le rôle crucial qu’il a joué dans l’accord dit de l’hôtel Astoria, signé avec Swissair.

- Comptable inventif. En tant que ministre du Budget, il vend des édifices publics pour les racheter immédiatement après. Résultat : l’État fédéral paie chaque année 473 millions d’euros de plus par rapport à ce que la vente a rapporté.

- Cède la société ABX Logistics (le service de transport de la SNCB) gratuitement : 600 millions d’euros envolés.

- Quelqu’un a-t-il par hasard des nouvelles de son fameux « Fonds argenté » (fonds de vieillissement) ?

- Electrawinds, JVL Comm V, basketbalclub Telenet Oostende, Otary, Muzee, EOS, Sleuyter Arena, Coastal Union, Rebo, Eco nv… La liste des conseils d’administration qu’il va devoir quitter à présent qu’il est à nouveau ministre est longue.

3|Pieter De Crem

(Ministre de la Défense)

- De Crem espère refaire de la Belgique « un allié fiable des États-Unis, au sein de l’OTAN ». Également connu comme le ministre de la Guerre.

- Aller se battre loin du Royaume pour défendre des intérêts économiques, c’est ce que Rambo De Crem (ou « Crembo ») a dû expliquer il y a quelques années et, pour ce faire, il n’a pas hésité à citer Martin Luther King pour justifier son interventionnisme : « Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier. »

- À New York, il arrive « mort saoul » dans un café. La serveuse qui a relaté les faits sur son blog a été licenciée quelques jours plus tard.

- Sobre, il se comporte en véritable dévot. En 2008, il s’est rendu avec ses soldats en pèlerinage à Lourdes.

4|Didier Reynders

(Ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes)

- Ministre des rupins. Père de mécanismes fiscaux aussi opaques que coûteux tels que les intérêts notionnels, son (long) passage au ministère des Finances aura été marqué par une politique ultra favorable aux plus nantis. Il est vrai qu’il est ami avec les plus riches de ce pays (Albert Frère, le vicomte Davignon, Didier Bellens, etc.).

- À l’heure où les banques faisaient (et font) des bénéfices indécents aux dépens du personnel et des (petits) clients, Reynders prend la défense des banquiers dans Le Soir (2 janvier) : « J’ai parfois l’impression qu’on classe ce secteur en dehors du monde réel, c’est lié à une idéologie, voire à une démagogie sur le thème de la spéculation. » Précision importante  : il a lui-même présidé le Conseil d’administration d’une banque avant d’être ministre.

- Son arrivée au ministère des Affaires étrangères est déjà marquée par un « coup d’éclat » : son refus de se rendre au Congo pour l’investiture de Joseph Kabila, réélu démocratiquement malgré des irrégularités.

5|Monica De Coninck

(Ministre de l’Emploi)

- « Tout le monde au travail, quel que soit le travail, l’endroit, les conditions et le salaire » : à la tête du CPAS d’Anvers depuis des années, elle a été proclamée reine de l’activation. Les médecins se plaignaient de la pression ressentie par les patients bénéficiant d’une allocation pour divulguer certaines informations médicales.

- Elle trouve que Dalrymple, l’idéologue de la nouvelle extrême droite « marque un point » et « qu’elle va pouvoir discuter de sa politique avec la N-VA puisque Liesbeth Homans, le bras droit de Bart De Wever, a déjà annoncé qu’elle soutenait à fond son approche. »

- Fait partie des architectes de la privatisation des hôpitaux du CPAS d’Anvers et de la suppression des services d’urgences. Demande la fermeture des hôpitaux Erasmus et Stuyvenberg.

- Avait déjà fait installer une douche de luxe dans son bureau. Coût : 15 000 euros. Reste à savoir si elle va l’emporter à Bruxelles.

6|Annemie Turtelboom

(Ministre de la Justice)

- Sa politique d’asile lui a valu toute une série de surnoms (Annie de fer, la tortue, etc.) L’avantage c’est que sa vision est claire : régulariser un minimum de sans-papiers et laisser mourir les grévistes de la faim. 

- A fait en sorte que la police belge puisse désormais utiliser librement les tasers, ces armes à électrochocs importées des USA.

- Mais pas contre ceux qui se rendent coupables de fraude fiscale et corruption. En effet, pour Annemie cette catégorie de personnes ne doit plus être une priorité pour la police. C’est d’ailleurs ce qu’elle écrit dans le plan de sécurité nationale 2012-2015.

- « Turtelboom, casse toi, notre grève n'est pas à toi » : c’est le slogan que l’on a pu entendre lorsque l’année dernière, Annemie a tenté de casser la grève des convoyeurs de fonds de chez Brinks en sous-traitant les activités à la filiale Brinks Diamond & Jewelry.

7|Olivier Chastel

(Ministre du Budget et de la Simplification administrative)

- Chevalier blanc ? Alors que, dans les médias, il critiquait à fond les affaires du PS carolo, il négociait en secret avec le PS une coalition communale PS-MR. Il paraît même que l’alliance était conclue lors d’une cérémonie maçonnique...

- Chevalier blanc ? Non, Chastel la magouille. Au temps où il était ministre des Arts et des Lettres, de plantureux subsides ont été versés à une asbl dont il était président d’honneur, située à sa permanence MR et dirigée par son demi-frère qui était également son fidèle bras-droit...

8|Joëlle Milquet

(Ministre de l’Intérieur)

- Madame chasse aux chômeurs. Se vantait en juin de cette année d’avoir fait passer le nombre de chômeurs sanctionnés de 77 000 à 108 000 comme ministre de… l’Emploi.

- « Madame Non » a aussi œuvré au rééquilibrage entre les Régions : en quelques années, le nombre de chômeurs wallons sanctionnés a rattrapé et puis dépassé le nombre d’exclus en Flandre : 46 000 en Wallonie pour 45 000 en Flandre. Pour Bruxelles, on est passé de 11 000 sanctionnés à 16 000.

- Travail forcé ? C’est l’impression qu’ont eue les travailleurs en grève d’INEOS en octobre dernier. La police a débarqué chez eux pour les forcer à reprendre le travail. Une réquisition ordonnée par… Joëlle Milquet. Scandaleux et illégal puisque l’ordre a par la suite été annulé par le Conseil d’État.

9|Laurette Onkelinx

(Ministre des Affaires sociales et de la Santé)

- Fossoyeur de l’enseignement francophone. Avec les coupes sombres dans les budgets et en particulier, la liquidation de 3  000 postes d’enseignants dans le secondaire.

- En 2009, alors ministre de la Santé, elle était l’invitée du Pharma Executive Club, devant une trentaine de bonzes de l’industrie pharmaceutique. Elle a annoncé à cette occasion qu’elle laissait tomber complètement le modèle kiwi dans un souci… d’un dialogue mature et constructif.

- C’est dans son cabinet, alors qu’elle était à la Justice, qu’a été mis au point le complot pour extrader illégalement le Belge Bahar Kimyongür vers la Turquie, alors qu’il y dénonçait les violations répétées des droits de l’homme et les conditions des prisonniers politiques.

- Habite dans une villa à Lasne (commune la plus riche de Wallonie, deuxième du pays)… mais parachutée dans la commune (plus populaire) de Schaerbeek où elle aspire à devenir bourgmestre. 

10|Vincent Van Quickenborne

(Ministre des Pensions)

- Débute sa carrière sur une farce en faisant le pari de fumer un joint au Sénat. Plus tard, il a participé au procès intenté contre Ariel Sharon pour génocide, s’est rendu en Irak pour dénoncer l’embargo et a bu un thé avec le chef du Hamas...

- Se transforme en arriviste néolibéral pour qui les fonctionnaires sont des fonctionnaireset l’état n’a pas à se mêler du salaire des grands directeurs. Une position qui, en 2008, lui vaut d’être promu au poste de ministre.

- Estime que ces prochaines années, outre l’indexation automatique des salaires, il ne devrait plus y avoir d’augmentation salariale. De son côté, il gagne en tant que ministre environ 10.000 euros par mois.

- Ancien membre de la Volksunie, il souffre d’un ulcère flamingant récidivant, responsable de ce rabâchage sur « l’électeur flamand qui veut que la Wallonie l’écoute »**.

11|Sabine Laruelle

(Ministre des Classes moyennes, PME, Indépendants et Agriculture)

- Soutien indéfectible de Didier Reynders.

- Libérale qui aime la chair de fonctionnaires (1). Elle déclarait en 2007 : « Il y a moyen d’employer mieux une partie des 33 000 fonctionnaires (des Finances, NDLR) plutôt que de les laisser jouer au sudoku. »

- Libérale qui aime la chair de fonctionnaires (2). En 2011, elle récidive en attaquant directement Marco Van Hees, fonctionnaire aux Finances et spécialiste fiscalité du PTB. Un fonctionnaire n’a pas le droit de s’exprimer et n’a qu’à appliquer les lois de manière aveugle, selon elle. Réaction de la CGSP : « Une attaque personnelle abjecte » contre un fonctionnaire qui dénonce « des faits et des idées qu’elle et son parti sont incapables de contrer dans un débat digne de ce nom. »

12|Steven Van Ackere

(Ministre des Finances et du Développement durable)

- Affilié à l’ACW (pendant néerlandophone du MOC), il a débuté sa carrière à la Kredietbank.

- Connu pour son art d’amorcer les virages. En 2010, il plaide pour l’adhésion de la Libye au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Lorsqu’en 2011, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis attaquent Kadhafi, on le retrouve en première ligne.

- Un type aimable, sauf envers celui qui ose s’attaquer à Israël. Il était contre une enquête internationale après l’attaque israélienne de la flotte humanitaire pour Gaza. Ce qui lui a valu son surnom de « lâche ».

13|Paul Magnette

(Ministre des Entreprises publiques, de la Politique scientifique et de la Coopération au développement)

- Vive l’écologie ! Avec Magnette : autorisation à E.on d’ouvrir une centrale à charbon dans le port d’Anvers, recul de la sortie du nucléaire, etc.

- À la solde des agences de notation ? « Même si nous ne devions pas le faire parce que l’Europe l’impose, il faudrait le faire tout de même, sous peine de faire payer les travailleurs pour les intérêts aux banques. »

- « J’ai rencontré beaucoup d’acteurs de terrains. Tout le monde reconnaît qu’il y a des fraudeurs. » Il faut donc plus de contrôle. Parle-t-il des 20 milliards annuels de fraude fiscale ? Non, des personnes qui ne trouvent pas d’emploi…

- Avec l’ex-ministre de l’Énergie, il n’y a qu’un seul gagnant sur le marché libre de l’énergie : Electrabel (des milliards de bénéfices chaque année). Au grand dam de tous ceux qui n’arrivent plus à payer leur facture…

14|John Crombez

(Secrétaire d'État à la Coordination de la Lutte contre la fraude sociale et fiscale)

- Pour les intérêts notionnels : « Aujourd’hui encore je n’ai pas peur de dire que c’est une mesure qui renforce les entreprises. »

- Contre la banque publique.

- Veut faire des économies sur le dos des fonctionnaires.

- Ne voit aucun inconvénient aux pratiques du richissime Luc Van Den Bossche, qui récemment n’a eu aucune gêne à réclamer à BIAC une indemnité de départ rondelette alors qu’il s’agissait d’une démission. « Luc travaille pour une entreprise privée et n’occupe plus aucune fonction au sp.a ».

- Lors de sa nomination, il a voulu « rassurer les fiscalistes » en déclarant n’avoir pas le moindre projet concernant l’instauration d’un cadastre des fortunes. L’absence d’un tel cadastre rendra difficile l’instauration d’une taxe des millionnaires et une lutte efficace contre la fraude. 

15|Servais Verherstraeten

(Secrétaire d'État aux Réformes institutionnelles et à la Régie des bâtiments)

- « Le système a permis non seulement de sauver des emplois, mais aussi d’en créer » : si Servais Verherstraeten n’est pas pour les intérêts notionnels, il ne les condamne pas pour autant. Même dans le cas d’AB-InBev. « Vous ne pouvez pas me demander de vérifier l’efficacité de la déduction des intérêts notionnels sur base d’un seul dossier. »

- Campinois tout à fait à son aise dans le secteur du diamant à Anvers. Lorsque Jan Jambon (N-VA) fonde le « diamantclub », un lobby parlementaire qui défend les intérêts du secteur diamantaire, il est un des premiers à grimper dans la charrette.

16|Maggie De Block

(Secrétaire d'État à l’Asile, l’Immigration et l’Intégration sociale)

- Farouche adversaire du modèle kiwi, estime que l’industrie pharmaceutique a ces dernières années déjà fourni suffisamment d’efforts et qu’il faut également viser d’autres secteurs de la santé publique.

- A également proposé d’adapter l’âge de la pension, la condition de carrière pour la retraite anticipée et la fraction de pension à l’évolution de l’espérance de vie.

- Envisage, en tant que ministre de l’Asile et de l’Immigration, de « garder le silence un mois ». Ce sont les demandeurs d’asile sans centre d’accueil qui vont rire.

17|Hendrik Bogaert

(Secrétaire d'État à la Fonction publique et à la Modernisation des Services publics)

- En 2007, vend l’entreprise familiale Bogaert Cigars (chiffre d’affaires de 20 millions d’euros) à Swedish Match et fonde sa propre chocolaterie dans laquelle Gimv et Boerenbond investissent 10 millions d’euros. Aujourd’hui, la totalité de la production a été déplacée à Shanghai.

- En 2010, cède à Daniel Vanhessche le poste de bourgmestre de la commune de Jabbeke. Il explique : « J’ai 42 ans et j’aspire à une vie plus calme ».

- Selon De Standaard, « durant sa dernière législature, il a été plus actif en tant qu’entrepreneur qu’en tant que parlementaire ».

- Partisan de l’indépendance socio-économique de la Flandre et de la Wallonie au sein de la Belgique, dont les seules compétences seraient la défense, la justice, la police, les affaires intérieures et les affaires étrangères.

18|Melchior Wathelet

(Secrétaire d’État à l’Environnement, Énergie, Mobilité et Réformes institutionnelles)

- A été entarté pour s’être vanté d’avoir battu le record d’expulsions d’étrangers en séjour illégal.

- Un de ceux qui ont enterré l’idée d’un impôt sur la fortune. « Une fausse bonne idée », selon lui.

- Le prix de l’énergie payé par les ménages ? Un dossier « très préoccupant. Mais pas question d’imposer un prix maximum. »

19|Philippe Courard

(Secrétaire d’État aux Affaires sociales)

- Toucher à la norme de croissance du budget des soins de santé ? Courard, comme tout le PS, le jurait encore il y a un an : « Nous n’allons pas faire des économies sur le dos des malades. » Parole mangée avec le budget 2012 : les soins de santé vont trinquer.

- Compétent pour l’accueil des demandeurs d’asile. Résultat ? Des milliers de réfugiés, parfois mineurs, parfois avec des nourrissons, ont dormi dans la rue. Une plainte pénale a même été déposée contre lui.

- Grossier. Les avocats aidaient les réfugiés sans-abris : ils faisaient « de la retape dans la rue ». Les juges prononçant une astreinte pour forcer l’État à respecter son obligation de les héberger : des « irresponsables ». Rappelons que Courard était responsable de l’intégration sociale...

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 16:54

20090125234541!Logo du Parti de la gauche européenne

 

Résolution du Conseil des présidents du Parti de la Gauche Européenne pour affronter la crise économique et financière européenne

Le sommet européen des 8 et 9 décembre 2011 marque un tournant gravissime pour l'avenir de l'Europe. En s'accordant sur la sanctuarisation de l'indépendance de la Banque centrale européenne et du pacte de stabilité, en imposant une discipline budgétaire aux pays européens par des sanctions automatiques, l'inscription dans les lois fondamentales de la “règle d'or” et en créant un droit d'intrusion dans les budgets nationaux pour les institutions européennes, les chefs d'Etats et dirigeants européens font basculer les peuples dans l'Europe du chaos.

Si la construction européenne actuelle a conduit à la crise, celle de demain sera encore plus soumise aux marchés et néfaste pour les peuples. Ils viennent de signer l'austérité à vie et  priver les peuples de leurs souverainetés budgétaires. Ils ont ainsi signé l'arrêt de mort de la croissance, du progrès social, de la démocratie. Cela menace à terme l'existence même de l'Union. Que se passera-t-il lorsque les pays les plus puissants dicteront aux autres les réformes à suivre? Nous allons à coup sûr vers une montée des tensions intra-européennes, avec les réflexes nationalistes et chauvins qu'elles entrainent. L'histoire européenne a déjà prouvé à quelle crise de civilisation cela pouvait conduire. 

Réunis pour une rencontre extraordinaire, les présidents des partis membres du PGE déclarent solennellement qu'une sortie de crise est possible, à condition de rompre avec ces politiques néolibérales – portées par la droite et acceptées par les sociaux-démocrates – et de ne pas céder aux sirènes xénophobes des populistes.

Une autre voix existe, celle du PGE, des syndicats, des associations, du mouvement social et de tous ceux pour qui les solutions à la crise ne sont pas l'austérité, le sauvetage sans fin des banques, des marchés financiers et des gros détenteurs de capital mais la défense de la démocratie, du développement social et écologique, des droits sociaux et de l'Etat providence en Europe. Notre formule anti-crise est: moins de doctrine Merkozy, plus d'Europe sociale et démocratique!

Il devient urgent d'ouvrir une alternative pour surmonter la crise ensemble. Les propositions que nous mettons en débat sont:

1/ Le détachement des finances publiques des marchés financiers. Nous voulons que la banque centrale européenne soit contrôlée démocratiquement et ait un rôle actif dans la lutte contre la spéculation avec des “obligations souveraines”, la fondation d'un fonds ou d'une banque européenne pour le développement social, écologique et solidaire. Une proposition de loi commune a déjà été déposée par les parlementaires du Front de gauche à l'Assemblée nationale en France et de Die Linke au Bundestag en Allemagne.

2/ La réorganisation du secteur bancaire et la réduction du pouvoir des marchés financiers. Nous voulons que le secteur bancaire privé tombe sous la responsabilité et le contrôle publics. Les transactions spéculatives doivent être contenues par des moyens directs et indirects. Nous voulons la création de pôles publics du crédit pour orienter les financements vers l'emploi, les services publics et la transition écologique.

3/ Des solutions au problème des dettes souveraines: Pourquoi les peuples devraient-ils payer la crise des banques et de la finance? Nous voulons l'arrêt immédiat des politiques d'austérité. Nous nous prononçons pour l'adoption partout en Europe de régulations nationales qui éliminent toutes les réductions de salaires, pensions et mesures sociales et qui les remplacent par de fortes augmentations de la taxation des grands détenteurs de capitaux et des millionnaires. Puisque tous les pays européens sont menacés, le PGE propose une conférence européenne sur la dette qui discuterait le rachat direct des dettes des pays les plus en difficulté par la BCE, l'annulation d'une grande partie des dettes publiques en fonction des conclusions d'audits citoyens. Nous recommandons des dispositions spéciales pour protéger les fonds de sécurité sociale et une baisse radicale des dépenses militaires – ce qui est aussi une condition de la paix et de la solidarité -, l'abolition des agences de notation et un grand plan d'investissements publics.

4/ Faire l'Europe sociale: nous voulons que l'Europe devienne protectrice pour les peuples. Pour cela, des standards minimum assurant une vie digne doivent être introduits pour le temps de travail, les salaires, pensions, sécurité sociale et taxation des revenus.

5/ Faire une Europe équilibrée: le point central d'ajustement pour cela est le démantèlement des déséquilibres économiques qui créent des inégalités dans les balances commerciales. Une coordination des politiques économiques, financières et des salaires ayant pour but d'éliminer le chômage et créer des équilibres commerciaux à moyen terme est nécessaire. Cela implique  un développement industriel dans tous les pays. Le budget européen doit être orienté prioritairement vers la réduction de ces déséquilibres.

6/ Non à l'autoritarisme de l'UE – démocratie réelle en Europe: Le PGE continue son combat pour l'établissement et la protection de la démocratie, la responsabilité, la transparence et la participation citoyenne. Nous sommes fermement opposés à toute restriction unilatérale des pouvoirs des parlements nationaux pour obtenir une légitimité à travers des accords européens. Nous plaidons pour le renforcement des droits du parlement européen. Nous exigeons que tout changement fondamental des bases légales (traités) de l'UE, fasse l'objet d'une légitimation par référendum partout où les lois fondamentales le permettent.   

Après les résultats positifs de la gauche danoise et espagnole, il est maintenant temps, pour les forces de la gauche européenne d'intensifier leur travail dans les mouvements de résistance. Dans ce cadre, le Conseil des présidents propose à tous les partis membres et observateurs d'intensifier leurs efforts pour le renforcement de la communication, des actions communes et de la solidarité entre les forces de gauche et les travailleurs de nos pays. Le PGE prendra des initiatives pour qu'un dialogue s'instaure entre toutes les forces politiques, syndicales, démocratiques qui cherchent des solutions pour une sortie de crise. L'exigence d'une autre Europe, démocratique et sociale, doit devenir un slogan commun scandé dans toutes les langues de notre continent. 

Conseil des présidents du Parti de la gauche européenne

Bruxelles, le 12 décembre 2011

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 15:16

Le KPRF analyse le résultat des élections législatives du 4 décembre comme une sévère défaite du pouvoir

 

Les élections ont montré que le peuple rejette résolument Russie unie ainsi que tout ce qui va avec, la corruption rampante, la hausse des prix alimentaires et des services de base, la généralisation de l'éducation et de la santé payante et privatisée, le règne de l'arbitraire bureaucratique, le mépris de la loi dans les tribunaux et le « terrorisme » de masse exercé par le patronat. Les citoyens sont choqués par les inégalités sociales qui ne cessent de se creuser, ce simulacre de « démocratie » et la falsification systématique de la volonté du KPRF logo colorpeuple. Ils sont outrés par la connivence des autorités avec les pratiques arbitraires et la corruption, l'absence de perspectives de carrière pour les jeunes et les humiliations du côté du parti au pouvoir.

 

Les dizaines de milliers de réunions organisées dans les circonscriptions par des militants, candidats à la députation et des dirigeants du KPRF durant la campagne électorale révèlentun fossé grandissant entre la société et le pouvoir. Il est évident pour la majorité des citoyens que Russie unie n'a pas obtenu autant de voix que ce que prétend le fameux « Ministre des Elections ». On a seulement pu faire « accoucher » ce résultat malhonnête par des pressions administratives, des violences exercées sur des groupes d'électeurs redevables envers les électeurs, et par des actes manifestement criminels.

 

Le parti au pouvoir a encore une fois démontré, sous une forme encore plus éhontée, sa réticence à garantir un processus honnête permettant l'expression de la volonté populaire.

 

Les autorités ont utilisé tous les tours qu'ils avaient dans leur sac afin de remporter la majorité des sièges à la Douma malgré une perte de soutien populaire.

 

La dernière campagne électorale fut la plus sale et la plus malhonnête de ses 20 dernières années. Un tel mépris pour la légalité ne fut même pas atteint dans les « sauvages années 1990 ». Toutes les structures engagées dans l'organisation des élections agissent comme une pieuvre cherchant à réaliser une mission difficile, faire accoucher le résultat dont a besoin le parti au pouvoir. Cela conduit à un sentiment généralisé d’humiliation chez les citoyens, à des tensions croissantes et à des affrontements dans la société. La poursuite de ces pratiques détestables et le cours des événements actuels mèneront inévitablement à des révoltes sociales, en particulier dans une situation où le régime perd la confiance de la majorité des citoyens.

 

Cependant, tous ces scandales n'ont pas entamé la volonté du peuple dans sa quête de vérité et de justice.

 

Le KPRF a proposé un programme alternatif pour faire face à la crise, pour relancer le pays, rétablir la justice, le pouvoir du peuple et la légalité. En dépit des tonnes de mensonges propagés par de célèbres gredins passant à la télévision, des millions de journaux calomnieux, de l'intimidation et des pressions, le vote populaire pour le Parti communiste a presque doublé.

 

Le KPRF a remporté des victoiresdans nombre de grands centres industriels, scientifiques et culturels, de Novossibirsk, Omsk et Vladivostok à Voronezh, Ryazan et Orenburg. Dans les régions d'Oryol et Novosibirsk, un électeur sur trois a voté pour la liste du KPRF. Le KPRF a considérablement amélioré ses scores à Kostroma, Nijni Novgorod, Irkoutsk, Moscou, Kaliningrad, Pskov, Smolensk, Magadan, Mourmansk et dans d'autres régions, dans l'Altai, à Krasnoiarsk, Primorie et les Territoires de Perm. Le parti a sérieusement renforcé ses positions à Moscou. Les électeurs ont voté massivement pour le KPRF en Bouriatie, en Khakassie, Ossétie du nord/Alania, Tchouvachie, dans la république des Maris et dans la région autonome de Nénétsie. Dans la plupart de ces régions, nous sommes parvenus à récupérer les voix de nos électeurs et à minimiser la fraude électorale.

 

Nous exprimons notre gratitude aux millions d'électeurs qui ont affiché leur confiance dans le KPRF. Nous devons des remerciements sincères aux centaines de milliers de militants et de sympathisants qui ont dit la vérité sur le programme électoral du parti et l'ont porté dans les coins les plus reculés de Russie et sont parvenus à passer outre la censure des médias du « parti du pouvoir ». Quatre cent mile communistes et sympathisants, agissant comme observateurs et membres des commissions électorales et comme correspondants internationaux, ont fait tout ce qu'ils ont pu pour s'assurer que les élections sont justes et que la voie du peuple soit entendue grâce à eux.

 

Le KPRF déclare que les dernières élections à la Douma n'étaient ni libres ni justes. Nous les considérons comme illégitimes tant du point de vue moral que politique. Ni le président Medvedev ni le premier ministre Poutine n'ont assuré les conditions pour des élections justes et démocratiques telles que garanties par la constitution.

 

Nous ne reconnaissons pas les résultats annoncés des élections dans les républiques de Mordovie, du Daguestan, de Touva, de Tchétchénie, et d'Ingouchie. Nous constatons l'élargissement de la zone touchée par les violations de la loi et les fraudes. Parmi ces territoires, les régions de Tambov, Saratov, Rostov et de Toula, le Territoire de Krasnodar, les régions de St-Petersbourg et de Moscou.

 

Le KPRF demande l’annulation des résultats de l'élection dans les régions, municipalités et bureaux de vote où des violations flagrantes de la loi électorale ont été constatées.

 

Le parti au pouvoir doit administrer des sanctions exemplaires et démettre les responsables des régions et des administrations locales, les présidents des commissions électorales dans les entités constitutives de la Fédération de Russie, où l'expression de la volonté des citoyens a été cyniquement ignorée.

 

Le KPRF exprime sa défiance et appelle à la démission du président de la commission électorale V.E. Churov, incapable d'organiser des élections libres et justes.

 

La Douma doit former une constitution parlementairepour enquêter sur les violations qui ont eu lieu durant les élections.

 

Tous ceux coupables de falsifications doivent être punis et le seront.

 

Nous appelons les électeurs à défendre leurs droits plus énergiquement. Nous les invitons à participer aux actions nationales du 18 au 20 décembre pour protester contre ces fraudes électorales d'une ampleur inédite et contre les nombreuses arrestations de militants. C'est seulement en mettant en commun nos efforts que nous pourrons défendre le droit à la liberté de choisir, réaliser un changement de cap social et économique et ramener la Russie sur la voie de la créativité, du pouvoir populaire et de la réponse aux besoins et aux aspirations de tous les citoyens.

 

Nous en appelons aux partis d'opposition, aux syndicats, aux organisations de jeunesse et non-gouvernementales, aux activistes civils, quelle que soit leur appartenance politique, afin de se rassembler pour défendre la démocratie et la justice, les droits de l'Homme et poser des limites à l'omnipotence des bureaucrates corrompus qui ont contesté la dernière chose que ces citoyens dépossédés possèdent – soit leur droit de vote.

 

Dans le même temps, nous rejetons les tentatives des ultra-libéraux de l'OTAN d'utiliser la colère populaire afin de plonger le pays dans l'agitation et le chaos « orange ».

 

La seule source du pouvoir dans la Fédération de Russie est son peuple. C'est écrit dans la Constitution. La voix du peuple doit être entendue.

 

Le KPRF a fait et fait tout ce qui est en son pouvoir pour protéger la voix de chaque citoyen de la Fédération de Russie et rétablir la loi et l'ordre dans le pays.


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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 18:07

 

Le résultat des élections législatives du 4 décembre n'a fait que confirmer la tendance constatée ces derniers mois en Russie, sur fond de crise d'un capitalisme monopoliste d’État russe au service des oligarques, soit une désillusion populaire croissante vis-à-vis du populisme libéral de Russie Unie.

 

Le parti du pouvoir Russie Unie, perd 15 points et près de 80 sièges, passant sous la barre des 50%. Si le parti de Vladimir Putin et Dimitri Medvedev conserve la majorité absolue, il n'en demeure pas moins que ce résultat constitue un sérieux revers.

 

A contrario, les derniers scrutins locaux, avec une succession de résultats encourageants pour les communistes, sont le reflet d'une vague de sympathie inédite, au moins depuis le milieu des années 1990, pour le Parti communiste, perçu clairement comme la seule force d'opposition conséquente au parti des milliardaires.KPRF logo color

 

Le résultat de dimanche marque une progression spectaculaire du Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF) qui double pratiquement son score, frôlant les 20%. Le KPRF réalise 19,16% et remporte 92 sièges à la Douma contre 11,67% et 57 sièges en 2007.

 

Le KPRF est plus que jamais la première force d’opposition en Russie. Comme l’a souligné son secrétaire général et tête de liste Guénnadi Ziouganov, ces résultats constituent un « désaveu » profond du régime oligarchique dirigé par Poutine et Medvedev.

 

Le Parti communiste talonne Russie unie dans plusieurs régions (« sujets de la Fédération ») du pays obtenant ses meilleurs scores à Novossibirsk (30,25%) et Orel (31,97%), contestant également l'hégémonie du pouvoir dans des régions significatives, à Irkoutsk (27,79%), Nizhni-Novgorod (28,62%) et surtout Moscou (25,82%).

 

Ces résultats sont d'autant plus remarquables qu'ils ont été obtenus dans un contexte de fraude massive. Dès le début de la campagne, le Parti Communiste avait mis en garde contre les risques de fraudes et avait constitué des groupes d’observateurs, formés de militants et d’électeurs, pour surveiller les bureaux de vote.

 

Cela n’a pas empêché le pouvoir et ses zélateurs de pratiquer massivement le bourrage d’urnes et la falsification de bulletins1  . En de nombreux lieux, les observateurs du KPRF ont été chassés des bureaux de vote, y compris par les forces de l’ordre, et des meetings ont été dispersés. Le secrétaire-général du KPRF n'a pas hésité à qualifier ces élections de « complètement illégitimes ».

 

Dans un tel contexte, les fraudes du pouvoir sont aussi un aveu de faiblesse. Le score du KPRF montre le rejet exprimé par des couches de plus en plus larges de la population russe vis-à-vis du pouvoir en place, du capitalisme sauvage et de l’oligarchie. Elles identifient de plus en plus dans le Parti communiste, le parti de l'alternative au capitalisme, le parti de l'avenir dont le développement spectaculaire contraste avec le discours de l'idéologie dominante réduisant les communistes à des nostalgiques d'un passé révolu.

 

Les couches populaires russes se sont reconnues dans le programme due Parti pour les élections législatives de 2011 et l’élection présidentielle de 2012. Un programme qui a mis la priorité sur les services publics fondamentaux, la santé, l'éducation, la culture, un programme ambitieux de nationalisations et de ré-industrialisation, la lutte contre la corruption, la promotion d’une politique étrangère pacifique d’Union régionale et d'une Russie réunie dans sa diversité, en opposition avec les tensions ethniques qui la déchirent, défendant de concert internationalisme et patriotisme.

     

Dans la période à venir, le Parti communiste aura la lourde tâche d'organiser la résistance populaire à la politique de privatisations et de casse sociale du pouvoir, il ne fait aucun doute que les 92 députés à la Douma, les dizaines de millions de russes qui ont voté communiste, constitueront un point d'appui fondamental dans cette lutte.

 

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 17:56

ha-asustado-izquierda-unida-L-j1xgX0.jpegLa victoire de la droite espagnole qui a remporté une majorité absolue historique au Parlement, est une mauvaise nouvelle pour l'Espagne et pour l'Europe.


Mariano Rojoy, leader du Parti populaire et prochain Premier ministre, parle de « faire la guerre à la crise ». En réalité, les classes populaires, les jeunes abandonnés par le PSOE qui obtient son plus mauvais score depuis le retour de la démocratie, vont être les victimes de cette politique. Voilà le résultat quand la gauche n'est plus la gauche. Quand elle mène des politiques de casse sociale et de soumission aux marchés financiers. Quand elle s'aligne sur Merkel et Sarkozy.

 

Si ces résultats sont évidemment très inquiétants, je tiens à féliciter le Parti communiste d'Espagne, Izquierda Unida et EUIA (Gauche unie et alternative de Catalogne) pour leur très bon score.

 

Une augmentation de 700 000 voix et de 9 députés par rapport à 2008, c'est une magnifique progression lorsque l'on connaît le poids du bipartisme et la règle électorale injuste qui perdurent en Espagne. Le rôle d' Izquierda Unida auprès des populations et leurs combats sont reconnus. Leur dialogue avec le mouvement des indignés et au côté des luttes pour l'Education dans les dernières semaines, a, je crois, porté ses fruits.

 

Pour tous les partenaires européens du PGE, pour les européens qui luttent, pour les grecs et les français qui, en 2012, vont eux aussi être confrontés à d'importantes échéances électorales, la progression d'une gauche unie autour de propositions de transformation en Espagne est un formidable espoir.

 

Face à la droite, je suis convaincu qu'avec ses 11 députés, la Gauche unie jouera un rôle important dans les mois à venir, pour aider les citoyens dans la confrontation avec les marchés financiers, avec ses positions clairement contre l'austérité et pour un modèle de développement alternatif.

 

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 14:03

Conférence de presse d'Aleka Papariga, secrétaire-générale du Comité central du KKE, ce 7 novembre, sur la formation d'un nouveau gouvernement à partir des forces des deux partis bourgeois du pays, le social-démocrate PASOK et le parti de droite Nouvelle démocratie, qui a également le soutien du parti nationaliste LAOS. Aleka Papariga a appelé la classe ouvrière, les couches populaires à faire tomber ce gouvernement aussi vite que possible par leur lutte. Elle a insisté sur la nécessité de constituer un front populaire socialpour renverser le pouvoir des monopoles, les socialiser, pour retirer la Grèce de l'UE et de l'OTAN et annuler la dette.

 

Intégralité de la déclaration introductive de la secrétaire-générale du Comité central du KKE à la conférence de presse :

 

« Un gouvernement du front obscur des partis du capital est sur le point d'être formé, un gouvernement du capital en personne, avec l'UE dans le rôle du chef d'orchestre. Ce gouvernement va être formé pour imposer les intérêts du capital Grec et Européen dans des conditions de crise et de rivalités, pour faire face aux tensions exacerbées dans l'UE et pour soumettre le peuple. De façon ostensible, l'UE a fait pression sur la Nouvelle démocratie et le PASOK pour qu'ils forment ce gouvernement. En réalité, ces pressions se retournent contre le peuple. Nous affirmons sans le moindre doute que ce gouvernement ne va pas s'occuper de la dette ou des déficits, ou du fond de la crise, si vous préférez, il ne va même pas s'occuper de la possibilité d'une faillite incontrôlée.

 

Éviter la faillite dans les prochains mois ou/et les prochaines années ne dépend pas de la combinaison politique de gouvernement que les divers gouvernements bourgeois pourraient réaliser, que ce soit une coalition gouvernementale ou un gouvernement avec un seul parti à sa tête etc. La question de savoir si il y aura des partis supplémentaires dans la coalition, nous le réaffirmons, est fondamentalement liée à une pédagogie de la soumission du peuple, car le problème de la crise est plus profond, il concerne le système capitaliste même et non sa gestion.

 

kke.jpgLe peuple doit savoir la chose suivante : que ce qu'il a vécu dans la période précédente, il va le revivre maintenant. Pour commencer, ils vont prendre des mesures anti-populaires, anti-ouvrières et après le versement sera payé, et en fait nous allons maintenant entrer dans le nouveau cycle de versements du nouveau mémorandum. Nous ne croyons pas le moins du monde que l'initiative de G.Papandreou de procéder à un référendum 'Euro ou Drachme' est ce qui a mené à la formation d'un gouvernement de coalition. Ils se préparaient pour cela depuis longtemps, bien sûr cela a été la bonne occasion.

 

Le capital dans notre pays et dans l'UE veut imposer un gouvernement fort et énergique. Et en fait, si vous y regardez de plus près, il est même allé plus loin que ce qu'il louait déjà auparavant au Portugal, où l'opposition avant les élections avait déclaré qu'elle serait d'accord sur tout et voterait tout. Ce n'était pas assez. Il ne veut pas de la Nouvelle démocratie comme parti d'opposition qui, clairement pour des motifs d'opposition tactique et non pour des raisons stratégiques a voté contre ces mesures, affirmant bien entendu comme il l'avait déjà dit qu'il respecterait les engagements du gouvernement précédent. Il voulait une alliance gouvernementale unitaire.

 

Une bonne partie du peuple, mais ce qui est étrange c'est que certains politiciens font aussi comme si c'était le cas, s'est sentie humiliée par les interventions de l'UE et par les déclarations de Merkel et de Sarkozy. Nous disons les choses clairement. Si le peuple ne veut plus se sentir humilié, ce qui à l'avenir, si rien ne change, sera bien pire, si il veut être libéré de ce sentiment d'humiliation il doit, avant tout, se libérer du pouvoir des monopoles dans notre pays, se retirer de l'UE. Autrement, de telles humiliations continueront à exister, et nous le redisons, elles seront bien pires à l'avenir.

 

Le patriotisme de notre temps pour nous, c'est : socialisation des monopoles, pouvoir populaire et ouvrier, retrait de l'UE, ce qui dans les conditions actuelles, implique également l’annulation unilatérale de la dette.

 

Ce gouvernement ne va pas être mis en place juste pour quelques mois. Ils ont l'intention de tirer sur la corde le plus longtemps possible. Mais même si il ne restait que quelques mois, il prendrait des mesures qui touchent la vie, les conditions de vie et les droits du peuple sur les dix à quinze prochaines années.

 

Et en fait, le FMI parle d'un gouvernement sur deux ans. Nous appelons la classe ouvrière, les couches populaires à faire tomber ce gouvernement par la lutte le plus rapidement possible, à lui rendre la vie impossible, à utiliser toutes les difficultés que puisse rencontrer la nouvelle coalition gouvernementale (du neuf avec du vieux, mais neuf pour ce qui est de sa composition unitaire) et à rendre son existence aussi brève que possible, avant que des décisions définitives soient prises, et à imposer les élections. Ce qu'il faut bien sûr ici, c'est une lutte sans précédent et particulièrement que les travailleurs, les couches populaires qui croient encore dans le PASOK et la ND n'aient aucune inhibition à ce sujet, ils ne doivent avoir aucune illusion sur le fait que cette alliance puisse améliorer les choses. Elle est mise sur pied pour porter le pire, et même bien pire que ce que nous avons déjà vécu. Le peuple a une arme supplémentaire aujourd'hui, qui n'est pas seulement la justesse de sa cause et l'expérience acquise dans la période récente et dans le passé, mais aussi le fait que l'UE rencontre des difficultés sérieuses. Les gouvernements de l'UE ne peuvent pas gérer la crise, le système politique en Grèce est sous tension, et c'est pour cette raison qu'ils ont été contraints de monter une coalition gouvernementale alors qu'ils ont bien du mal à sauver le système d'alternance des deux partis au gouvernement.

 

Le peuple ne doit pas nourrir d'inquiétudes sur les faiblesses du système bourgeois, les inquiétudes et les dilemmes qui sont les siens. Les dettes, déficits, tout cela, le mémorandum, les programmes à moyen-terme, qu'ils soient adoptés ou non, ce sont les inquiétudes de la classe dirigeante de notre pays et les partis qui la servent et le peuple ne doit pas être inquiet sur la façon dont les choses se dérouleront.

 

Le peuple ne doit se préoccuper que d'une seule chose : comment il va être en mesure de mettre en échec et d'inverser ces mesures, comment il peut être en mesure d'être victorieux.

 

Ils menacent le peuple Grec d'exclusion, d'exclure la Grèce de la zone Euro. Le peuple doit se servir de cette menace, relever la tête et dire : Avec notre résolution, avec notre force, avec notre projet, à partir de maintenant, nous allons nous retirer de l'UE.

 

Ce n'est pas impossible ; il est possible dans les prochaines années que l'UE ne ressemble plus à ce qu'elle est aujourd'hui. Des pays peuvent être exclus de la zone Euro, de l'UE, l'UE pourrait exploser, et quelque chose d'autre pourrait prendre sa place. Il y a même des discussions pour transformer l'UE en une organisation du type États-Unis d'Amérique. Ils envisagent même d'abolir l'organisation en États-nations par décret politique. Parce que c'est un moyen pour pousser le peuple à se soumettre, à cesser son activité militante. Et ensuite, c'est aussi un moyen de s'assurer que la lutte entre les monopoles soit menée dans les meilleures conditions possibles pour eux. Ce plan ne pourra pas par contre abolir les crises en système capitaliste, les rivalités et les fractures.

 

Et puisque l'opportunité se présente, sachant que les médias continuent de dire que Mme. Papariga affirme que si nous retournons à la Drachme certains vont spéculer dessus, clarifions les choses. Sur la question particulière Euro ou Drachme, notre réponse était qu'il y a des fractions du capital, non seulement en Grèce mais dans d'autres pays également, qui sont intéressés à ce que la Grèce reste dans l'UE et quitte la zone Euro car leur position économique dans le système est vouée à la spéculation. Cependant, notre réponse, c'est : retrait. Car nous n'allons pas nous ranger du côté des spéculateurs de l'Euro ou des spéculateurs du Drachme. Ainsi, nous considérons que les intérêts du peuple ne seront pas servis par un front général « anti-memorandum », peu importe qu'il se proclame progressiste, patriotique ou de gauche. Jusqu'à présent, la Nouvelle démocratie se rangeait parmi les forces contre le mémorandum et vous verrez bien où ils vont finir. Il s'agit bien sûr d'un choix réfléchi, elle n'a pas changé de camp. Quel sens aurait un front contre le mémorandum, de gauche, progressiste ?

 

Le front dont nous avons besoin aujourd'hui ne doit pas être juste un front « anti ». Il faut qu'il dise où le peuple doit aller. Et cela détermine son caractère « anti ». Donc nous parlons d'un front populaire social pour le renversement du pouvoir des monopoles, pour leur socialisation, pour le contrôle populaire et ouvrier, pour le retrait de la Grèce de l'UE et de l'OTAN et bien sûr tout cela implique l’annulation de la dette. Nous ne voulons des politiques anti-ouvrières ni avec l'Euro ni avec le Drachme.

 

De ce point de vue, tout front contre le mémorandum de ce type n'est pas seulement temporaire – il éclatera tôt ou tard – mais constituera un des remparts qui protégera la classe bourgeoise qui d'une part veut d'un front clairement conservateur-réactionnaire mais qui dans le même temps peut utiliser un front de ce type pour se constituer une forme de protection. Car quiconque qui lutte dans le cadre de l'UE, en termes de négociations et de changements dans les combinaisons politiciennes, ne constitue pas une menace pour le système. L'action commune avec le KKE constitue une des conditions préalables irremplaçables, nous ne prétendons pas que c'est la seule, mais c'est une condition préalable essentielle pour que ce front populaire social – des germes de ce front existent déjà – puisse se constituer et riposter.

 

Dans le même temps, nous estimons que des fronts de lutte doivent se développer immédiatement, dès demain si possible, avec des exigences mises à jour sur la base des sept points de la feuille de route. De nouvelles revendications spécifiques apparaissent. Je ne vais pas les détailler. Par exemple : sur les caisses de sécurité sociale, le « haircut » revient à un « haircut » de 50% pour les banques et les caisses de sécurité sociale ; sur les accords collectifs de branche, le budget à venir va encore plus couper dans les dépenses, je ne sais même pas si il va laisser quelque chose pour l'éducation, la santé, les allocations-sociales, les crèches, pour les personnes âgées, pour les personnes qui ont des besoins particuliers, pour les problèmes spécifiques des femmes et des jeunes ; le chômage, armée industrielle de réserve, la soi-disant libéralisation des professions. Je ne mentionne ici que quelques exemples, je ne présente pas une plate-forme revendicative générale. Par ailleurs, les fronts de lutte émergent du peuple même, dans les quartiers, dans les entreprises. Néanmoins, ces fronts de lutte doivent viser à mettre en échec ces mesures, à les empêcher, à faire tomber le gouvernement. A des élections maintenant.

 

Et bien sûr qu'après les élections, le peuple doit créer les conditions d'une riposte forte. Ile ne faut pas oublier qu'il y a d'autres questions également : L’Égée, les droits souverains dans la mer Égée, le tribunal de la Haye qui va trancher sur le nom de la République de Macédoine – ce n'est pas la question du nom qui nous concerne mais d'autres questions qui ont à voir avec les frontières, la Constitution, etc. Ce sont des événements qui se produisent actuellement et le peuple ne peut rien attendre des déclarations programmatiques du gouvernement. Les déclarations programmatiques du gouvernement sont connues de tous. La manière dont les choses vont évoluer va faire que cela va être bien pire que dans la période précédente. Par conséquent, nous devons lutter immédiatement en utilisant toutes les formes de lutte – grèves, manifestations, comités populaires à la base, alliance sociale à la base. Il ne peut y avoir d'entreprise ni de quartier populaire sans foyer d'action et de lutte. Ils doivent tous converger dans un torrent massif pour le renversement du pouvoir des monopoles. Il n'y a pas d'autre solution alternative aujourd'hui. »

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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 09:14

Patrick_Le_Hyaric.jpgContrairement aux images que tente de nous renvoyer le complexe médiatico-politique, M. Sarkozy n’est pas en train de juguler la crise. Il l’aggrave et l’utilise pour déployer sa stratégie politique. Il compte faire d’une pierre deux coups dans une campagne électorale où il serait le sauveur suprême, avalisant ainsi l’idée de la nécessaire austérité pour les peuples. Une telle victoire idéologique dégagerait pour longtemps la voie aux rapaces de la finance.

Sa volonté d’inscrire l’interdiction des déficits publics dans la Constitution, ce qu’ils appellent « la règle d’or », est significative des objectifs poursuivis par le Chef de l’Etat. Elle vise aussi à déconsidérer les forces de gauche présentées comme irresponsables et s’accommodant de « trous » dans les budgets. Un comble quand on sait que ce sont  M. Sarkozy et la droite qui ont considérablement creusé les déficits en réduisant les contributions des plus fortunés et du capital à la vie de la société, en attaquant  les services publics, en laminant sans cesse les droits sociaux. Ainsi, il y a un an, ils ont, au mépris de l’opinion majoritaire du pays, fait passer l’âge ouvrant droit à la retraite – à 67 ans en réalité-, pour que notre pays garde sa note triple A.

Aujourd’hui, sous l’injonction d’obscures agences de notation, qui agissent au seul service des marchés financiers contre les peuples, M. Sarkozy prépare, comme le font les dirigeants Italiens, Espagnols, Portugais ou Irlandais, un nouveau tour de vis. Pour le faire accepter, lui et ses ministres organisent des mises en scène comme cette réunion d’urgence à l’Elysée la semaine dernière, l’occupation des studios par le ministre de l’économie et cette nouvelle rencontre avec la chancelière allemande pour « rassurer les marchés ». Voilà le nouveau mot d’ordre !

On ne peut à la fois « rassurer les marchés financiers » et répondre aux aspirations populaires. A vouloir rassurer les marchés, l’Europe est devenu synonyme de chômage de masse, de précarité et de super austérité.

Constitutionnellement, un Président de la République français se doit d’assurer pour le peuple le droit à l’égalité, au travail, à l’éducation, à la liberté… Or, voilà qu’il est devenu le mandataire des « marchés financiers », ces voraces de la finance qui, précisément, détruisent le travail, les systèmes de retraite et de protection sociale, l’éducation, l’accès au logement et à la santé. L’heure n’est pas à rassurer les marchés financiers, mais à les… désarmer.

Depuis quelques jours, on fait croire en haut lieu et précisément au sein des conseils d’administration des ogres de la finance que la crise appelle plus d’intégration européenne et une  avancée vers le fédéralisme européen. Les souffrances populaires et la crise ne sont pas dues à une insuffisance d’intégration européenne. Elles doivent tout à des gouvernements et des institutions européennes qui ont fait partout le choix de servir l’argent roi. Si dans sa conception initiale la Banque centrale européenne avait eu le droit et le pouvoir d’aider les Etats et avait eu pour mission l’emploi et le développement humain, de racheter directement la dette des Etats, de procéder par création monétaire, si elle était sous contrôle démocratique, nous n’en serions pas là. M. Sarkozy savait tout ceci quand il a bafoué le « Non » au traité constitutionnel pour imposer son frère jumeau, le traité de Lisbonne. Et l’on voit la Banque centrale européenne de Francfort s’ériger en bras armé dictatorial de la finance internationale. Le 8 août dernier, elle a donné l’ordre à l’Italie de procéder à un nouveau plan d’austérité.

Aujourd’hui, il est créé, à côté et en dehors de la Banque centrale, ce fonds européen de stabilité financier qui n’est qu’un moyen de garantir la situation des institutions financières par l’argent public. Celui qui devrait servir à l’éducation, à l’accès au logement, au travail, à la retraite ou à une bonne sécurité sociale. Les banques s’enrichissent sur les dettes. Elles empruntent de l’argent quasi gratuitement auprès de la Banque centrale européenne, le prêtent aux Etats endettés à des taux allant  jusqu’à 16% et en cas de difficulté, le fonds de stabilité garantit les pertes avec… l’argent public. On comprend pourquoi les milieux bancaires demandent avec insistance aux Etats d’augmenter ce fonds pour le passer de 440 milliards d’euros à 2000 milliards d’euros. Les banques veulent gagner à tout coup en transférant tous leurs risques vers la sphère publique. C’est pour cela qu’il est demandé aux populations de se serrer la ceinture à double tour !

Ce système peut-il durer longtemps ? Je ne le pense pas. Les pays déjà trop endettés et déjà attaqués par les spéculateurs ne pourront plus longtemps mettre de l’argent dans ce fonds. Tout peut donc tourner au désastre.

Nombreux sont les signes, en Europe et au-delà, qui laissent entrevoir  qu’approche le moment où les peuples refuseront en masse que les finances publiques, leurs impôts, leurs retraites, leur sécurité sociale, les richesses qu’ils créent leur soient volés, pour être joués à l’infernale roulette de la spéculation.

Voyant ce danger, les dirigeants européens tentent de mettre en place un pouvoir supranational non élu, autoritaire, au service des rapaces de la finance. C’était le sens du sommet franco-allemand. C’est le sens du «Pacte euro plus ». C’est le sens de la proposition d’un ministre européen des finances ayant les pleins pouvoirs. C’est le sens de la déclaration de l’ancien directeur du trésor français, ancien ministre des affaires européennes de M. Sarkozy et actuel patron de l’autorité des marchés financiers, M. JP Jouyet, il y a quelques jours à France-Inter : « Nous allons devoir nous habituer à des règles dictées par la Banque centrale européenne ». Et bien non, non et non ! Les banques ne feront pas la loi ! Le monde du travail et de la création  saura se rassembler contre cette dictature de la finance qui pointe. En créant les conditions d’une super Fête de l’Humanité dans un mois, tous ensemble, nous contribuerons à ouvrir d’autres voies.

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 15:56

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La Jeunesse communiste soutient le cri de la jeunesse de Londres lancé pour la justice et pour un avenir.



Nous condamnons les actes de violence irresponsables et les actes criminels généralisés de ces dernières nuits mais les percevons comme un produit direct du système capitaliste, ainsi que la dangereuse insécurité et précarité qui en découle pour la jeunesse d'aujourd'hui, accompagnées d'un processus de marginalisation et d'un degré d'aliénation sans précédent.



En outre, la façon chaotique par laquelle la jeunesse exprime sa colère n'est qu'une conséquence dangereuse de la mise en avant par les médias bourgeois des actions de protestation des « indignés » sans organisation, convoquées via les médias sociaux sans démocratie, direction ni orientation politique claire.



Leur message est qu'il n'y a pas besoin d'organisation pour faire changer les choses.



Par conséquent, les événements de Londres sont le reflet d'un individualisme sans égard ni pour leur classe ni pour la collectivité, dénué de toute responsabilité sociale.



Il est clair que cette colère de la jeunesse trouve à son origine certain nombre de facteurs parmi lesquels la brutalité policière, la réduction massive des dépenses pour la jeunesse ainsi que d'autres services et une frustration générale quant à un avenir offrant bien peu de perspectives.




La Jeunesse communiste fait remarquer que les coupes dans les dépenses publiques ont eu un impact disproportionné autant pour la jeunesse que les groupes ethniques minoritaires.



Toutefois, cette forme de protestation, encouragée par les médias de l'ennemi de classe, freine l'évolution politique de la jeunesse, à un moment où le système capitaliste même se trouve plongé dans une crise profonde et que beaucoup doutent de son avenir.

 

La Jeunesse communiste réaffirme qu'agir en politique sans le marxisme-léninisme, c'est comme faire un voyage sans carte.

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 14:57

Médias et police britanniques multiplient les appels à la dénonciation. Les « citoyens » sont invités à donner les noms des émeutiers. Un principe nauséabond qui n’est pas sans rappeler les voisins vigilants d’Eric Ciotti.

C’est une machine de propagande sans nuance et effrayante qui s’est enclenchée en Angleterre. D’un côté, il y a les bons citoyens, et de l’autre, les méchants émeutiers. Qui n’ont pas de problèmes sociaux, ni aucune revendication, qui sont juste là pour casser et piller les magasins. "C’est de la criminalité pure et simple, elle doit être affrontée et vaincue" assure Cameron. Piller de la nourriture dans un supermarché n’est donc sensé connoter aucun problème social, mais uniquement une pure volonté criminelle de nuire. Son vice-Premier ministre confirme : c’est de la "violence gratuite et du vol opportuniste, ni plus ni moins".
Le pire, c’est l’espèce d’union sacrée politicienne : le chômage, l’absence de perspective, l’implosion du service public britannique comme la coupe des aides sociales ne sont même pas évoquées par les parlementaires de l’opposition.

Délation ou vigilance

Là où on atteint l’obscène, c’est avec cette Une du Sun, ici à l'image. Le « journal » publie une liste de photos d’individus prises par des caméras de surveillance appelant à dénoncer « ces imbéciles », avec un numéro de téléphone à appeler si on en reconnaît un. Idem sur le site de la police métropolitaine, une galerie de portraits est publiée, les citoyens étant invités à donner des informations sur ces émeutiers recherchés.
sun

 

Et ce, une semaine après qu’Eric Ciotti lançait sa nouvelle lubie sécuritaire, les « voisins vigilants ». Le but, constituer une véritable hotline à délation, avec un habitant du quartier « référant », chargé de transmettre à la police tout fait suspect. Une voiture inconnue passe plusieurs fois dans la rue, ou une bande de jeunes donc forcément suspecte, et on décroche son téléphone. Principe brillamment défendu le 4 août sur France Inter par l’auteur, avec un lapsus inespéré, relevé par le site Reflets : “la collaboration, les milices, c’est une période très sombre de notre histoire (…) n’appelons pas à chaque fois qu’on n’est pas d’accord des théories qui sont d’une époque qui malheureusement est révolue et qu’on a tous combattues”

Tournant sécuritaire

Après une nuit de calme à Londres, Cameron se rengorge. Il faut dire qu’avec 16000 policiers quadrillant la ville, soit un renfort de 10000 hommes, les quartiers populaires étaient vissés. D’autres villes, comme Manchester, ont explosés... C’est que ces renforts, il a fallut aller les chercher quelque part. Depuis aujourd’hui, des canons à eau sont à la disposition des forces de l’ordre, arme jusqu’ici réservée aux Irlandais. Près de 800 personnes ont été arrêtées, plusieurs peines très lourdes prononcées. Les conditions des interpellations sont déjà contestées, jugées parfois « aveugles » : il ne fallait pas passer dans la rue au mauvais moment.

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 15:32
Un-bateau-francais-pour-GazaLe gouvernement grec vient d’annoncer qu’ « aucun bateau ne partira d’un port grec vers Gaza ». La campagne Un bateau français pour Gaza dénonce cette décision et appelle à une mobilisation de toutes celles et ceux qui soutiennent la flottille. Nous partirons quels que soient les obstacles.

La Grèce a donc cédé aux pressions israéliennes. Benjamin Netanyahou a remercié hier le premier ministre grec Georges Papandréou ainsi que « tous les responsables politiques du monde d'avoir récemment pris position en paroles et en actes contre cette flottille qui était une provocation ». Israël sous traite sa politique à la Grèce. Elle n’a pas pris cette décision seule, l’Union européenne est aussi responsable et tout aussi complice. Le blocus de la bande de Gaza s’étend maintenant jusqu’à ses portes.   

Il est inconcevable que  l’Union européenne cautionne de façon aussi ouverte la politique illégale d’Israël dans la bande de Gaza. Il est inconcevable qu’elle puisse nier de façon aussi insultante une mobilisation populaire d’une ampleur inédite dans des dizaines de pays en faveur du droit et de la justice. La liberté de circulation et de navigation est bafouée et encore une fois la voix citoyenne est bâillonnée.

La décision grecque est une décision injuste et scandaleuse. Le danger vient de l’occupation pas de ceux qui défendent le droit international.

 
 

 

Voici copie du courrier adressé à cette occasion par le PCF 06 à l'Ambassade de Grèce :

 

 

Nice 1/07/2011

  

A son excellence l’ambassadeur de Grèce M. Constantin Chalastanis,

  

 

Votre excellence, je m’adresse à vous en votre qualité de représentant de la Grèce en France et au nom de la fédération des Alpes Maritimes du Parti Communiste Français.

 

Vous le  savez, le PCF et ses élus ont contribué à leur mesure, à rendre possible la participation de deux bateaux français à la Flottille internationale pour Gaza. Nous apprenons que les autorités grecques, sous la pression des autorités israéliennes, entravent le départ de ces bateaux chargés d’aide humanitaire et de pacifistes du monde entier, mobilisés pour briser le blocus illégal et inhumain qu’Israël impose aux Palestiniens au mépris du droit international. Je vous rappelle que des parlementaires français et européens sont notamment présents à bord de cette flotille de solidarité et que celle-ci s'inscrit dans une démarche pleinement pacifiste et non-violente. Nous ne pouvons croire qu'un pays comme le votre qui a vu naitre la philosophie et a longtemps connu l'occupation étrangère puisse être insensible aux souffrances des palestiniens.

 

Je vous prie d’intervenir instamment pour faire savoir aux autorités grecques que des centaines de milliers de citoyens de par le monde les observent avec attention. Nous vous demandons solennellement de transmettre notre message à votre gouvernement : laissez-les partir !

Veuillez agréer, votre Excellence, l’expression de ma très haute considération .
 


Philippe PELLEGRINI
pour la fédération des Alpes Maritimes du PCF

 

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