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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 15:58

ugta_090110.jpgPlusieurs milliers d’ouvriers sont en grève depuis le 3 janvier, contestant l’accord signé entre le syndicat UGTA, 
le patronat et le gouvernement, remettant en cause notamment l’âge de départ à la retraite.

La zone industrielle de Rouiba (banlieue est d’Alger) est en ébullition. Mercredi, des affrontements ont opposé des milliers de salariés, en grève depuis le 3 janvier, aux forces de police. Celles-ci ont brutalement chargé les manifestants scandant « non aux salaires de misère », pour les empêcher de se rendre au centre de la ville de Rouiba. Plusieurs travailleurs ont été blessés. Une répression dénoncée par la Ligue algérienne des droits de l’homme et plusieurs partis de l’opposition.


Pour une revalorisation des salaires

Le 3 janvier, en effet, 5 000 salariés de l’entreprise de fabrication de camions, bus et véhicules industriels (SNVI) avaient observé une grève pour dénoncer les accords signés entre l’UGTA (la centrale syndicale), le gouvernement et le patronat privé et public. Cette grève s’était étendue aux salariés de sept autres entreprises, paralysant de fait la zone industrielle où d’importantes forces de police antiémeutes avaient été déployées. « Entre nous, un gouvernement, un patronat et un syndicat qui sortent tous satisfaits d’une réunion, c’est louche (…) Nous sommes finalement les dindons de la farce », a déclaré au Soir d’Algérie un syndicaliste de l’entreprise. Les grévistes exigent une revalorisation des salaires pour faire face à la baisse du pouvoir d’achat et à la flambée des prix. Ils dénoncent surtout la décision du rallongement de la période de cotisation à la retraite de trente à quarante ans pour les métiers les plus pénibles. « Comment des gens occupant des postes d’une grande pénibilité peuvent-ils résister plus de vingt-cinq ans sans y laisser leur santé ? » s’indigne un ouvrier cité par le même journal. « Comment ose-t-on demander à un homme qui ne mange chaque jour qu’un plat d’épinards de travailler pendant quarante ans devant un haut-fourneau ? » ajoute un autre. Qui plus est, ils pointent du doigt le patron de la centrale syndicale, Sidi Saïd, accusé d’avoir fait « des compromissions », qualifié de « vendu » et de « syndicaliste bien grassouillet » par les grévistes  ! Face à l’absence de réaction de la centrale syndicale UGTA, qui s’est bornée à publier un communiqué vantant les résultats de la négociation avec le gouvernement et le patronat, notamment un accord concernant un « plan de sauvetage » des entreprises en difficulté financière, les syndicalistes de base de la SNVI ont vivement réagi.


Deux mois après le succès des enseignants

Samedi, ils ont qualifié le communiqué de la centrale syndicale de « tentative de discréditer les syndicalistes et de dresser l’opinion publique contre le mouvement de contestation », et ont décidé de poursuivre leur mouvement « jusqu’à ce que les pouvoirs publics annoncent des mesures concrètes quant aux salaires et à la date du départ à la retraite ».

Cette contestation sociale intervient moins de deux mois après le succès de la grève de trois semaines des enseignants des lycées et collèges algériens. Un succès qui ne serait pas étranger au développement des mouvements sociaux en cours, dont celui des praticiens de la santé publique qui en sont à leur troisième semaine et qui menacent de ne plus assurer le service minimum. Elle intervient surtout dans un contexte de mécontentement social – manifestations de chômeurs à Annaba (Est algérien), de mal-logés ou réclamant de meilleures conditions de vie à Alger, Oran, Constantine, Mostaganem –, auquel répond le silence assourdissant du pouvoir.

Hier, une quarantaine de véhicules de la police antiémeute, dont des canons à eau, étaient déployés autour des sites en grève. Ici, personne n’a oublié que le soulèvement populaire d’octobre 1988, qui a mis fin au système du parti unique, était parti de cette zone industrielle.

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